jeudi 30 octobre 2014

Bilan de mon périple

Ve 31.10.2014

La question que me posait ma chère cousine Marie-Christine :

Le chemin de Compostelle est-ce un défi ou un exploit ?

Je vais sûrement vous faire une réponse de Normand.

Si c'était un défi, c'est que j'avais l'intention de rendre possible une chose impossible.  Ce n'est pas comme çà que je vois ce que j' ai réalisé. Je le ressens plutôt comme la réussite d'une envie (celle de marcher, en oubliant mon environnement) et ce en espérant que mon physique me le permette (car j'envisageais d'arrêter dès la première défaillance).

Mais mon périple s'est passé tout autrement, car au contraire j'étais en parfaite communion avec tout mon environnement.

Je n'ai jamais tant communié avec la nature, sa beauté, sa grandeur.

Je n'ai jamais tant échangé avec les personnes autour de moi, que sur le chemin que ce soit les habitants ou les pèlerins rencontrés à l'étape ou sur le chemin.

Je n'ai jamais été tant attentif à mon corps pour soigner ses douleurs avant qu'elles ne s'aggravent.

Peut-être aussi que ce blog m' a aidé à partager, mes émotions, mes joies, mes peines et mon plaisir d'immortaliser (j'allais dire sur le papier) des instants d'admiration par la photo (devenue numérique).

En résumé,  je ne me suis jamais senti autant entouré que sur ce chemin.

Si c'était un exploit, je serais dans le Guiness des records.

Or il ne s' agit pas d'un exploit puisque des milliers de pèlerins l'ont fait avant moi, rien que cette année.

Çà pourrait être un exploit, uniquement vis à vis de moi-même.
Même pas, car je ne me suis jamais surpassé.

Certes, il m'arrivait d'être fatigué le soir et le réveil était parfois difficile. Mais le nouvel effort du lendemain réparait tout.

Ceci n'empêche pas que je sois content, même très content de ce que j' ai réalisé puisque si exploit pour moi il y a, c'est d' avoir fait 1.200 kms en une seule fois, ce que je n'avais jamais parcouru.

Donc la seule vraie et bonne réponse, c'est de se demander, si je souhaite poursuivre ce périple jusqu' â St Jacques de Compostelle.

Et là,  je vous dit oui, sans hésitation,  mais une prochaine fois, car je ne veux pas en faire un défi ou un exploit.

Je vous donne donc rendez-vous en principe au printemps ou à l'automne 2015 pour de nouvelles aventures Jacquaires.

Et je vous laisse à la méditation cette pancarte affichée dans le musée des pèlerins de St Jean Pied de Port.



Quelques chiffres pour finir, car je ne veux pas vous lasser.

1.200 kms parcouru en 48 jours.

1/2 journée de vraie pluie sur tout le périple.

Seulement 14 pèlerins rencontrés sur tout le trajet (quand je vous dis que j'étais seul !!!).

1 short hors d'usage (voir photo).

6 kg de perdus par rapport à mon poids de départ.

3 tubes d'arnigel, contre les douleurs musculaires.

5 tubes d'efferalgan 500 également contre les douleurs.

Pas une seule ampoule (c'est le pied).

Près de 1.600 photos prises.

Un peu plus de 65.000 consultations sur ce blog au 01 novembre 2014.

Et pour savoir comment se présente une créanciale, à l'issue d'un tel périple, en voici la copie :






Merci pour cette fidélité et merci à toutes celles et tous ceux qui m'ont soutenu par leur témoignage, sous toutes leurs formes (mail, SMS, téléphonique, sur le blog et même en m'accompagnant physiquement lors de deux étapes.



mercredi 29 octobre 2014

Retour sur Laval

je 30.10.2014
☀ 

Je pars du refuge de pèlerins à 5h30 pour rejoindre la gare et prendre un car pour Cambo les Bains.

Puis à 6h49 je prends un TER pour Bayonne.

Là je prends une correspondance TGV pour Bordeaux à 7h25. Je suis placé dans la voiture, dos au sens de la marche. Le jour commence à se lever et je vois défiler les Landes à l'envers, comme un film que l'on rembobine. Je revois mon périple dans les landes et les souvenirs de la marche dans ce paysage me reviennent à l'esprit.
Là aussi le soleil se lève à l'horizon, mais ne joue pas avec les jambes de ces géants des forêts...


Arrivée à la Gare St Jean de Bordeaux à 9h09. J'ai le temps de prendre un petit café et acheter de quoi manger pour ce midi et attendre mon covoiturage.



Celui-ci vient me chercher à la gare St Jean vers 13 h pour m'emmener directement à Laval, et de plus à la porte de la maison.

Je ne peux pas rêver mieux comme transport collectif.

Arrivée à la maison à 18h30.

Merci aux voisins pour le bouquet de fleurs qui m'attendait sur le pas de la porte en remerciement des 50 jours d'aventures partagées.

Jour de repos à St Jean Pied de Port

Me 29.10.2014
☀ 

Ce matin, tout d'abord grasse matinée, puis petit déjeuner avec 4 autres pèlerins.

Ensuite je me rends à la gare pour prendre mes tickets de train pour Bordeaux.

Ensuite, je vais à l' office de tourisme avant de commencer la visite de la ville.

Je souhaite vous faire profiter de ma journée de repos, aussi, je vais me taire et laisser place à la découverte de cette jolie ville.

Chuttt et regardez :

Hôtel de ville - Maison Mansart du début du XVIIIème siècle, était celle d'un négociant en laine, David de Fourré.


La porte de Navarre, percée dans la muraille médiévale.


La porte N.D., face au vieux pont enjambant la Nive, avec la Vierge à l'enfant,  et de l'autre côté St Jean-Baptiste témoignent de leur protection bienveillante.




L'église N.D. du Bout du Pont, église gothique, construite par le roi de Navarre,  Sanché le Fort, en commémoration de la victoire sur les Maures à Las Navas de Tolosa en 1212.




Plus haut, dans la rue de la citadelle,  la maison la plus ancienne de la cité, la maison Arcanzola, dont l'épigraphie indique Ano 1510. Remarquable par son étage à pans de bois et remplage en briques disposées en épis.


Ensuite visite de la prison dite des Évêques qui fait désormais office de musée du pèlerin.





Pélerin contemporain


Petit tour sur le chemin de ronde.







La porte St Jacques,  porte d'entrée dans la ville lorsqu'on emprunte le chemin de Compostelle. En poursuivant, le pèlerin traverse la cité et prend ensuite la direction de Ronceveaux en Espagne après 6h30 de marche.




Porte de l'échauguette, sur le bord de la Nive.



Pont d'Eyheraberry (si vous n'arrivez pas à prononcer le basque, dites moulin neuf). Pont cintré à dos d'âne dit à tort pont romain.




Voilà,  vous n'avez pas trop mal aux pieds???
La visite est terminée et surtout n'oubliez pas le guide !!!

mardi 28 octobre 2014

Jour J48 - Etape 38

Ma 28.10.2014
☀ 
Ostabat - St Jean Pied de Port - 23 kms - 5h45.

Tout d'abord, je souhaite un bon anniversaire à ma tante Marie- Madeleine. Et comme elle pourra le voir plus loin, je ne pouvais pas rater, les panneaux de signalisation me le rappelaient, et me rafraîchissaient la mémoire sur mon âge également.

Comme je vous ai dit hier Ostabat est un village avec un certain nombre de fermes. Aussi dès ce matin, je croyais qu'ils avaient organisé un festival du chant de coqs.

Mon éducation judéo-chrétienne me laissait penser que le coq chantait 3 fois avant le lever du soleil. Que nenni !!! Je peux vous affirmer qu'ils chantent, mais 3 heures avant le lever du soleil (je vous rappelle que l'on bénéficie en plus du nouveau décalage horaire).

Là, ils n'ont pas arrêté depuis 5h du matin, à qui chantera le plus fort. Je soupçonne même un coq d'être manager par Patrick Bruel et il a dû s'entraîner sur l'air de "casser la voix..."

Ostabat est un nouveau point de convergences des différents chemins du nord de L'Europe.
Les chemins de Bretagne, la voie de Tours (via Turonensis), du Puy en Velay, de Vezelay,  D'arles, d'Allemagne et de Suisse.

Ceci explique que maintenant, je rencontre plus fréquemment des Pélerins.

Départ à 7h30, pour arpenter les collines qui commencent à s'enflammer au soleil levant et après dissipation des brumes s'accrochant dans le fond des vallées,  comme du coton à une barbe mal rasée.



Je prends la direction de Gamarthe en passant par de nombreux tous petits villages accrochés à flanc de collines.







Ces villages étaient autrefois peints en blanc et le bois et les volets avec le sang rouge de boeufs.

Sur le chemin, je passe devant la croix de Galzetaburu.





Une fois atteind Gamarthe, objectif St Jean le Vieux, mais je déjeune un peu avant, en face du château d'Apat qui veut dire abbé en basque.



Après ma pose, je vais voir la petite église de St Jean le Vieux

Est-ce une remarque sur mon âge ?


avec les fameux balcons que l'on trouve dans la plupart des églises basques.




En effet les balcons étaient réservés aux hommes pour suivre la messe.....

À défaut de messe...  je continue vers l'église de la Madeleine, pas celle de Paris, ni celle de Proust,  mais bien du pays basque, dont la Nive coule à ses pieds.




Ensuite, quand je pense au nom de la rivière Nive, je pense à mon but final St Jean Pied de Port qui n'est qu'à un quart d'heure.



J'arrive évidemment par la porte St Jacques et je descends la rue de la citadelle, pour rejoindre la porte D'Espagne.







Mais c'est là que s'arrête mon périple pour cette année.

Je monte légèrement la rue d'Espagne pour trouver le refuge pèlerin " Le Chemin vers l'Etoile au n° 21 et la chance veut que je ce soit à côté de l'atelier du chocolat de Bayonne, miam,miam....dont Sandrine m'en a dit le plus grand bien.