samedi 12 septembre 2015

12.09.2015. 19ème étape

Trobajo del Camino - Villares de Orbigo - 38 kms - 8h45.


Au réveil, j'entends la pluie tomber sur les tuiles. Il va donc falloir que je m'équipe en conséquence, mettre la toile étanche sur mon sac, mes guêtres pour éviter que l'eau ne tombe dans les chaussettes et créer des ampoules. Et tout l'ensemble, homme compris sous ma bâche verte.
 Je vais plus ressembler à un petit bonhomme vert arrivé de la planète Mars qu'à un pèlerin.

Mais le temps de sortir tout le matériel,  la pluie cesse. Je tente le coup de ne rien mettre, je pars juste équipé de ma polaire. Bien m'en a pris, 7 kms plus loin, je m'arrête pour enlever ma polaire, il fait déjà 17 degrés, sous la couverture nuageuse.

A la Virgen del Camino,  j'ai deux solutions, soit je suis la nationale N° 120 sur 26 kms, avec tous ses "agréments ", soit je fais un détour de 7 kms et je passe par la nature sauvage.

Pas d'hésitation, la nature est un luxe qui n'a pas de prix.

Et je ne suis pas déçu, le chemin devient sinueux,  il n'y a plus de voitures, plus de pèlerins, mais plus (+) d'arbres, plus(+) de nature sauvage, plus(+) de côtes.



Enfin, je re-découvre ce qu'est un horizon, avec ces formes généreuses, celles des montagnes, certes encore loin, mais qui donnent envie d'avancer.

Et justement,  je vais avancer jusqu'à Villar de Mazarife à 21 kms pour y faire une petite pause.



Toujours réconfortant, de prendre un café dans les petits bars locaux. On y voit la vie dans ces campagnes et c'est toujours l'occasion de croiser des pèlerins et d'échanger dans toutes les langues (anglais,  espagnol, français,  et langue des signes quand on n'y arrive pas).

Car le pèlerin fatigue et a besoin parfois de réconfort et d'un peu d'ombre. Quoique là je ne sais pas qui du pèlerin ou du siège est le plus fatigué.




Au moment de repartir,  le soleil brille et je vois que je n'ai plus mon chapeau. Où est mon chapeau ? Qui m'a pris mon chapeau ? Qu'on me rende mon chapeau.

En fouillant dans mon sac à dos, je découvre qu'il est enfoui sous ma polaire que j'avais enlevé ce matin.

Ouf ! Je me voyais cuire le reste de la journée, car le ciel devient bleu.
Direction Hospital de Orbigo, cité née au XIIème siècle, pour y admirer son très joli pont médiéval qui passe au dessus du Rio Orbigo.  Il est long de 200 m et compte pas moins de 20 arches.



Il ne me  reste plus que 3 kms pour me rendre à l'albergue de Villares de Orbigo.

J'adore ces auberges, au milieu du village, juste en face le bar. On peut traverser la rue pieds-nus et se désaltérer à la terrasse du café, le passage de voitures étant quasiment inexistant.




Les bars sont un véritable lieu de vie où la population locale se retrouve. Principalement, on y voit des hommes discutant le coup à voie forte. D'autres sont attablés autour d'un jeu de dominos. Tout ceci sur un bruit de fond de match de foot. Quel délice...

Mais, j'ai aussi besoin de calme et de repos, aussi je retourne avec mon chocolat chaud sur mon ilôt en plein milieu de la rue, afin de faire mon blog et vous narrer ma journée.