lundi 20 octobre 2014

Jour J40 - Etape 30

Lu 20.10.2014
☀ 
Barp - Le Muret - 27 Kms - 6h45

Aujourd'hui encore au menu, la ligne droite. La seule distraction sera de mettre en avant ses facultés olfactives,  pour apprécier,  les parfums de résine, de mousses ou de champignons dégagés par cet environnement.

Je pars donc à l'assaut dès 8h15 de cette armada de pins. Dès les premiers kms une piste blanche s' ouvre devant moi et je m'engage fleur au fusil...plutôt fleur au bâton à l'attaque de cette armée romaine de centurions en bois.



En effet, les voici, alignés,  dans un ordre bien militaire, de part et d'autre de la piste près à en découdre avec le pèlerin qui passe.
Leur formation adoptée semble être celle de la tortue romaine et certaines de leurs branches mortes se dressent vers la piste, comme des pilums.
La bataille s'annonce d'avance inégale.



Mais comme dans toute armée,  il y a des récalcitrants, alors qu'on ne doit voir qu'une seule tête dans chaque rangée, parfois certains individus indisciplinés doivent se raconter des histoires et se tordent de rire et bien entendu sortent du rang.

Mais au bout de quelques temps je m'aperçois que cette menace n'est pas aussi réelle et que cette armée semble figée là depuis l'antiquité.

Alors, je commence à baisser la tête et regarder le bout de mes chaussures ( je vous rappelle que nous sommes toujours en ligne droite).

Puis j'observe que la piste est sableuse.....sablonneuse....Enfin qu'il y a du sable et que les empreintes sont parfaitement marquées.

Immanquablement, il y a celles du monde moderne, empreintes de roues de tracteurs ou de matériel forestier, empreintes de roues de motos et de vtt.

Mais plus intéressant,  je vois des empreintes du monde animal sauvage, pour lesquelles j'essaye de deviner l'origine.





Comme pour illustrer ces dessins, je vois passer ainsi, chevreuil, faisan.

C'est ainsi que les kms défilent et au bout de 15 kms, me voici dans Belin-Beliet, pour m'approvisionner et passer à table...sur un banc.

Après déjeuner,  je repars vers de nouvelles zones boisées pour atteindre Mons. Et là qu'elle n'est pas ma stupeur, sortie de nulle-part, une église en pleine forêt: le prieuré St Pierre de Mons avec sa chapelle et son hôpital qui hébergeait jadis les pèlerins qui venaient prier Saint Clair, guérisseur de tous les maux d'yeux.






D'ailleurs si vous voyez des petites croix sur la fontaine St Clair....c'est que vous êtes guéri.

Et si il y a une fontaine, c'est qu'il y a une source, et aussitôt l'environnement change dans ce désert de pins.




Je poursuis encore pendant 8 kms pour arriver à destination au Muret.

Mais là,  il faudra attendre 17h pour vérifier si le seul hébergement à 20 kms à la ronde est ouvert.

Ouf !! Bonne nouvelle. C'est un hôtel, certes, le Grand Gousier, rue de Mont de Marsan,  mais douche assurée,  sinon c'était le porche de la chapelle St Roch du Muret, mais sans aucun confort.




J'en profite pour dîner sur une table au pied de cette chapelle, jusqu'à la tombée de la nuit, et ce en tee-shirt.