mercredi 26 août 2015

26.08.2015 2ème étape

Roncesvalles - Zubiri - 23 kms - 6 h.



Ce matin, debout à l'heure des matines. En effet, le petit déjeuner est servi à 7h et les lits doivent être libérés pour 8h. Ceci ne poserait pas de problèmes, s'il n'y avait que quelques pèlerins, mais là nous sommes 140 sur les deux premiers étages et 70 au troisième. Une véritable ruche se met en branle dès 5h30, et comme une envolée de moineaux, les voilà tous à arpenter le chemin.


Dès la sortie du prieuré j' emprunte un sous bois en direction d'Auritz/Burguette. Les petits oiseaux m'accompagnent.



Là je fais une partie du chemin avec un brésilien répondant au doux prénom de Walecq. Nous faisons la causette pendant plus d'une heure. Pour faciliter les échanges, comme il parle portugais, nous utilisons l'anglais. Depuis ma tendre enfance je n'ai jamais autant pratiqué cette langue. La chaleur monte, heureusement que je marche à l'ombre, toujours en sous-bois. Ce sentier est bordé d'une quantité impressionnante de buis... et pourtant quel silence !


Au bout de 4 h je me trouve un petit coin d'ombre sur l' herbe pour déjeuner au col Carravide.


Je vais donc pendant ces 5 h descendre de 950 m d'altitude à 515 m. J'ai l'impression que non seulement je tombe dans le fond de mes chaussures, mais que je vais passer à travers. C'est ma maman qui risque de ne pas être contente si je fais de gros trous à mes chaussettes!!!


J'arrive vers 14h30 à Zubiri qui signifie en basque "village du pont". Ce joli village possède en effet un très beau pont médiéval du XI ème siècle qui enjambe le Rio Arga.



J'ai fait aujourd'hui une randonnée plus courte compte-tenu du dénivelé et mon arrivée de bonne heure et de bonne humeur va me permettre de faire un peu de lessive car depuis deux jours j' ai bien mouillé ma chemise. Je vais loger à l'auberge des pèlerins pour 8 euros. Extinction des  feux à 22 heures pour déloger à 8h dernier délai. On se demande parfois pourquoi s'infliger un tel régime monastique. La réponse on la trouve peut-être sur le chemin avec les différentes rencontres, éphémères, certes, mais tellement rassurante sur l' humanité. Que d'attentions, de petits gestes, de sourires distribués sans compter par les pèlerins et les locaux qui nous voient passer, parfois en file indienne, tout au long de la journée.

La douceur de la soirée me permet d'assister à un concert improvisé par de jeunes pélérins au pied de l'auberge et me servira ainsi de berceuse.