Heureux toi le pèlerin, si tu cherches la vérité et si ton chemin devient une vie et ta vie un chemin, tout en cherchant celui qui est Lui-même le Chemin la Vérité et la Vie.
☀
Malgré la courte distance qui me sépare de Burgos, je prends mon bâton de pèlerin à 6h30. Il fait un froid de canard, aussi j'enfile mes manchons et mes gants. Température extérieure 5 degrés, pas sous abri, car je suis sur la route en direction de Villafria.
Le tableau qui se présente à moi me fait tout à fait penser à la chanson de Sheila qu'aussitot je fredonne.
Comme les rois mages en Galilée,
suivaient des yeux l'étoile du berger,
je te suivrai où tu iras j'irai,
Fidèle comme une ombre
Jusqu'à destination.
...
Comme les rois mages en Galilée,
Suivaient des yeux la lune qui brillait
Je te suivrai où tu iras j'irai,
Fidèle comme mon ombre
Jusqu'à destination de Santiago...
En effet nous étions trois pèlerins dans le noir, éclairés par le quartier de lune et 3 kms plus loin, juste après être passé au dessus de l'autoroute je bifurque à gauche, pour prendre une fois de plus une variante qui me permettra d' éviter de rentrer dans Burgos par la zone industrielle.
Je ne regrette pas ce choix, car c' est par un sentier se faufilant dans un bois ressemblant à notre bois de Boulogne... (Les filles en moins, nous sommes tout de même sur le chemin de Santiago) que j'arrive au centre de Burgos. Sur les 5 derniers kms, j' ai même l' agréable surprise de longer le Rio Arlanzon qui sépare la ville en deux, peuplée de plus de 180.000 habitants.
Au passage j'aperçois la Cartuja de Miraflores, magnifique édifice religieux gothique flamboyant que l'on peut traduire par Chartreuse Mirefleurs édifiée par l'ordre des Chartreux en 1442, suite à un don du roi Jean II de Castille. Après un incendie en 1452, les travaux de restauration ont été entrepris et terminés en 1484, à la demande de Isabelle la Catholique, fille du roi Jean II de Castille et de son épouse Isabelle de Portugal qui ont été enterrés près de l'abside de la nef.
J'arrive au centre ville vers 9h30 pour poser mon sac à dos dans un petit hôtel, le Monjos Magnos. Je suis ainsi plus léger pour visiter la ville. Je commence par l'église toute proche San Lesme. Ce nom vous dit sans doute pas grand chose, mais vous êtes pardonné, moi non plus, pourtant il s'agit d' un compatriote. C'est normal, vous ne l'avez pas fréquenté, il est né à Loudun en 1035 et fût moine à la Chaise-Dieu. Il se rendit en pèlerinage à Compostelle et au retour, s'arrêta dans une communauté bénédictine qui avait fondé un hôpital pour les pèlerins.
La légende dit que quand il mourut en 1097, l'hôpital semblait la proie d'un incendie sans flamme et que les cloches se mirent à sonner toutes seules. Il est l'un des patrons de Burgos et est vénéré en France sous le nom d'Alleaume.
Ensuite, par le chemin de Compostelle je rejoins, la merveille des merveilles, au centre de la ville, je parle bien sûr de la cathédrale.
Là visite incontournable de 2h30 d'un édifice dont Philippe II, roi d'Espagne né en 1527, fils de Charles-Quint, mort en 1598, disait que cette oeuvre semblait faite par des anges plutôt que par des architectes.
Avant de rentrer me reposer un peu, je monte au Castillo qui domine la ville en jetant un oeil sur San Esteban.
Je vais encore bien dormir ce soir, car j'ai tout de même parcouru 23 kms.
