dimanche 27 septembre 2015

27.09.2015. 33ème étape

Santiago - Vilaserio - 39 kms -9h30.


Je reprends ce matin mon bâton de pèlerin, je devrais dire mes deux bâtons, et ce de très bonne heure compte-tenu de la distance. Ce cheminement semble attesté depuis le XVème siècle, dans le récit de pèlerinage de Nompar de Caumont, donc je ne serais pas le premier ni le dernier.

Il y est d'ailleurs fait mention de la difficulté de cet itinéraire et certains s'y seraient perdus.
Mais maintenant, avec le GPS, et le balisage, nous n'avons plus d'excuses.

Ce que je crois naïvement, mais dans les faits, j'ai un peu tâtonné dans le noir, car je suis parti à 6h30 et ma lampe de poche commence à donner des signes de faiblesse. Je bénéficie pourtant de l'éclairage public de Santiago et de sa banlieue que je laisse derrière moi à 8h00.


Je tourne un peu en rond et je ne vois pas de flèches jaunes, je regarde mon GPS et vois bien que je dois prendre plus à gauche. Enfin de traverse un petit pont roman, je dois être sur le bon chemin, mais toujours pas de balisages pour poursuivre alors je m'engage dans une impasse non éclairée et comme par miracle, un homme sort de sa maison, un dimanche matin, à 8h... je lui demande (en espagnol bien sur) le chemin de Fistera. Il me répond (toujours en espagnol) que c'est bien, je peux continuer, et dans le bas de ce petit sentier, sans éclairage, je tomberais sur El Camino.

En effet, je suis reparti sur le bon chemin qui s'enfonce aussitôt en forêt d'eucalyptus. Il était fait mention de difficultés, certes le terrain est très vallonné, mais c'est là tout son charme. Il est précisé également son côté sauvage, cela veut dire que même les hameaux sont parfois évités.


En qualité d'ancien banquier, je peux vous affirmer qu'un sioux est un sioux. Moi sioux, O' Reille Fine entendre homme blanc marcher avec petit cheval, mais homme blanc fatigué.


Et quelques kms après, en effet, l'homme et sa monture prennent du repos près d'un cours d'eau.



Plus loin encore, je passe près d'un petit pont d'origine médiévale à Aguapesada avant de prendre la direction de Ponte Maceira. Mais il est déjà 10h45, et sur le trajet de Fistera les bars se font rares, aussi, je ne me fais pas prier, pour faire une petite pause réconfort au premier bar venu.


 A peine 1km après ma pause, j'enjambe le pont médiéval sur le Rio Tambre à Ponte Maceira.



Mais je n'ai plus une miette de pain dans ma besace, il va donc falloir trouver de quoi m'alimenter au village de Négreira,  3 kms plus loin.

Il suffit d'y penser et mon voeu est exaucé. Je quitte cette ville médiévale pour reprendre les petits sentiers sillonnants les forêts de chênes et de châtaigniers.



Le temps passe vite et je ne vois pas les kms défiler, je fais ma pause déjeuner après 33 kms auprès de la fontaine de Pena. Il est près de 14h, il fait chaud. Je ne suis pas seul auprès de la fontaine. Un allemand, un suédois, une américaine, ils me font part également de leurs difficultés de quitter Santiago. Je croise également Sun, la coréenne que je vois de temps à autre depuis 15 jours, ce qui fait du chemin un lieu très convivial et donne l'impression de le faire en famille. Hier à Santiago, c'était le brésilien qui avait aidé Jocelyne du côté d'Astorga.



Dernier coup de collier, 6 kms pour rejoindre l'albergue Do Rueiro de Vilaserio.

Et qui vois-je arriver devant mon albergue.  Eh oui cheval gris et homme blanc !!