jeudi 27 août 2015

27.08.2015 3ème étape

Zubiri - Cizur Menor - 29,6 kms 7h30. 




Ce matin je descend la vallée d'Estibar. Au creux de cette vallée coule le Rio Arga. C'est toujours en sous-bois que je me dirige vers la plaine.



Ce sentier longe le Rio et à chaque village comme celui de Lassaroagna, un joli pont médiéval l'enjambe.



Sur le chemin, je rencontre déjà un peu moins de pèlerins, mais certains de ceux qui sont arrivés hier soir à l'albergue ont donnés des signes de faiblesse, en raison de la forte pente subit depuis deux jours. Et ce matin, je les vois porter des bandages aux genoux ou aux chevilles, ou marcher en  boitant, jusqu'à voir également des dégâts collatéraux comme cette image...


Je poursuis en direction de Pamplona, et le paysage commence à changer. Adieu les verts pâturages de nos chères Pyrénées francaises, adieu les pentes boisées de la vallée del Erro. L'horizon s'offre à moi plus aride, pas étonnant que la température dépassera les 30 degrés cet après-midi. Aussi après un petit détour je fais une halte à la très jolie chapelle du XIIIème siècle de Zabaldika et y fait sonner la cloche comme l'envoi de messages adressés à tous ceux que j'aime.



Ce lieu est propice à la réflexion dont je vous livre quelques extraits :

Le chemin te fait pèlerin, parce que le Chemin de Santiago n'est pas seulement un bout de chemin qu'il faut parcourir pour arriver quelque part, ce n'est pas une garantie d'obtenir une récompense.
Le chemin de Santiago est parabole et réalité en même temps, parce qu'il se parcourt au dedans et au dehors, dans le temps concret que durent les étapes, et tout au long de la vie, si tu as laissé le chemin te pénétrer, te transformer et faire de toi un pèlerin.
Le Chemin te fais plus simple, parce que plus l'équipage est léger, moins ton épaule sera lourde, et mieux tu feras l'expérience du peu de choses dont tu as besoin pour vivre.
Sur le Chemin tu deviens frère et soeur.
Tu seras prêt à partager le peu que tu portes avec toi, parce que même si tu commences le chemin tout seul, finalement tu vas le faire en compagnie.
Le chemin engendre communauté qui se salue, qui s'intéresse au cheminement de l'autre personne, qui écoute, qui partage.
Le cheminement est exigeant.
Il faut se lever avant l'aube malgré la fatigue et les ampoules ; il faut marcher dans l'obscurité de la nuit qui va vers le jour; il faut se reposer juste pour ne pas s'arrêter.
Le Chemin t'invite à contempler, à te laisser surprendre, à accueillir, intérioriser, t'arrêter, te taire, écouter, admirer, bénir... la nature, tes compagnons de chemin, toi même, Dieu.

Vous avez comme moi fait une petite pause, reprenons nos esprits et quant à moi je charge mon sac à dos et enfile mes bâtons pour rejoindre Trinidad de Arre et enjamber comme de très nombreux pélerins depuis le XIIIème siècle son joli pont médiéval qui passe près de la basilique.






Et maintenant direction Pamplona et sa très belle cathédrale que je visite après avoir déjeuner sur un banc à l'ombre, car les rayons du soleil commencent à brûler.





Après avoir discuté plus d'une heure avec deux pèlerins français, Fanny et "papa ", il faut reprendre le chemin de la destination finale à 6 kms: Cizur Menor. L'arrivée se fait vers les 17 h à l'auberge familiale Roncal, sous un ciel un peu voilé ce qui permet de mieux supporter la chaleur. A l'arrivée  le petit train-train quotidien: douche,  lessive et courses pour le repas du soir.