dimanche 6 septembre 2015

06.09.2015. 13 ème étape

Burgos - Hontanas - 35,5 kms - 8h00.



Heureux toi le pèlerin, si sur le chemin tu te rencontres à toi même et tu te donnes un temps sans hâte pour soigner l' image de ton coeur.
☀ 
Chaque matin apporte son lot de surprises ou de découvertes.
Celui-ci n'échappe pas à la règle. Pensant traverser la ville dès 5h45, bien tranquille sous mes lampions, dans la solitude du pèlerin en errance, que nenni. Une animation, digne d'un doux soir d'été. En effet, une quantité impressionnante de jeunes parcourent les rues du centre-ville, rentrant à cette heure-ci au bercail, après une nuit, parfois bien arrosée pour certains. J'ai soudain la forte impression de m' introduire dans un poulailler, tant ils jacassent fort.

6 kms plus loin, je quitte les faubourgs de Burgos pour entrer progressivement dans la Meseta en laissant les dernières pentes des Montés de Oca.

Je franchis un petit pont le Rio Urbel qui contourne Burgos avant de se jeter dans le Rio Alonzon.


Lorsque je prononce le nom de Meseta, cher lecteur, cela ne vous dit sans doute rien.

Mais pour un Jacquet c'est synonyme de désert et de souffrances.

Désert,  pas comme vous l'entendez souvent, fait de dunes de sable, de palmiers ou de caravanes de chameaux, mais par la présence d'un terrain aride à perte de vue ( quoique cultivé de céréales), sans ombre sur plus de 30 kms. Les seules caravanes sont celles des pèlerins, à pied ou en vélo.




J' ai pu faire une halte approvisionnement, 20 Kms après être parti, à Hornillos del Camino et ma pause déjeuner, dans ce que l'on peut désigner comme oasis, San Bol. Il s'agit juste d'une petite auberge cachée au fonds d'un trou et dont on ne soupçonne pas sa présence, sur le chemin. Son attrait, c'est sa source d'eau glacée, même au plus chaud de l'été.


Souffrances, car traverser ce plateau, sans l'ombre d'une ombre, sur 30 kms, c' est presque déjà connaître l'enfer et le feu de la damnation, pendant 6 h, sous un soleil de plomb à 40 degrés.

Heureusement pour moi, depuis quelques jours les températures ont fortement chutées et il ne faisait pas plus de 22 degrés avec un petit vent d'est.

Plus que 5 kms, et me voilà arrivé à destination,  le petit village d'Hontanas. Mais que se passe-t-il,  je suis à 500m et toujours aucun village à l'horizon. Serait-il rayé de la carte ?


Non énorme surprise, il apparaît là,  en quelques pas, dans ce trou, tel une oasis.





Après 35 kms d'efforts je vais pouvoir trouver le confort et le réconfort de l'albergue municipal. M'attabler, comme font les espagnols à la petite table du café sur le bord de la rue, bien à l'ombre et regarder les pèlerins passer.