Heureux toi le pèlerin, si tu découvres que le chemin est rempli de silence, le silence rempli de prière, et la prière de rencontre avec le Père qui t'attend.
☀
Hier soir, heureuse rencontre, je retrouve Wang, le chinois qui est parti comme moi de St Jean Pied de Port et que j'ai croisé autour de la Fontaine à vin à Irache. Il était attablé juste en face de mon albergue.
Ce matin, j'ai envie d' une petite grasse matinée de dimanche matin. L'albergue est tranquille, nous ne sommes que 6 dans la chambrée. Je m'offre le luxe de dormir jusqu'à 6 h. C'est sans doute le chiffre du jour... Six.. çà continue, je ne suis pas parti. Allez, les 6 coups + 1 à la cloche de l'église, le sac sur le dos, je descends la rue. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il ne se passera pas grand chose aujourd'hui.
Ne croyez pas que la Meseta, c'est du passé, c'est reparti pour 30 kms de plateau. Monotonie allez-vous me dire !! Je crois aussi, jusqu'au moment où à la sortie d'un virage, derrière les quelques peupliers qui existent sur ce territoire surgit San Anton, qui fait toujours office de refuge pour les pèlerins. Cet ancien monastère date du XIIème siècle et faisait parti d'un ordre hospitalier où les pèlerins étaient soignés entre-autres du "feu de St Antoine " maladie dûe à l'ergot de seigle.
2 kms plus loin, je pénétre dans le village de Castrojeriz, village-rue le plus long du chemin, 4 kms.
A la sortie, première petite surprise, il faut monter à 910 m au sommet de Mostelares , sans doute pour rejoindre le plateau de 15 kms.
Trop facile, 500 m plus loin, il faut redescendre dans la plaine, mais on est prévenu de la difficulté juste avant, par un panneau signalétique.
A mi-parcours de ce plateau, je traverse le Rio Pisuerga, auprès duquel l'ermitage San Nicolas reçoit toujours les pèlerins de passage.
Je décide de faire enfin une petite pause après 20 Kms dans le petit village de Itero de la Vega. Je laisse 2 cafés et décide de rentrer dans le 3ème, il y aura sans doute, moins de monde. Décidément, toutes les journées m'offrent des surprises. Qui vois-je autour d'une table dans ce bar sombre, Walecq, oui mon brésilien que j'avais vu à Ronceveaux, puis à Najera le 1er septembre. Il avait oublié sa gourde sur la table. Depuis, je la gardais et pu lui remettre cet après-midi. Nouvelles accolades.
Nous terminons notre parcours de la journée ensemble. Enfin 8 kms plus loin, l'albergue En El Camino m'accueille dans le village de Boadilla del Camino. Je crois rêver, je suis arrivé au Paradis, dans ce paysage de désolation. Bien agréable ma fois, pour finir l'après-midi, à l'ombre, pendant que d'autres pèlerins poursuivent le chemin.
Je peux ainsi rédiger mon blog dans un très beau cadre.
Il va de soit, un petit tour dans ce village de poche pour découvrir son église et sa colonne gothique, le "rollo " devant lequel on rendait la justice.
