mercredi 16 septembre 2015

16.09.2015. 23ème étape

Cacabelos - Ambasmestas - 26 kms - 7h.



Et bien non, il a plu toute la nuit, et le mot pleuvoir est faible. Pourtant comme tous les matins, la machine infernale à lever les pèlerins se met en route. Mais qu'est-ce qui peut tant les motiver pour les mettre dehors, avec un tel temps.  Je suis sûr que même les escargots ne sortent pas.

Il faut pourtant que je fasse de même. Je traîne à faire mon sac et je repousse au maximum mon départ, soit vers 7h30.

Le moins que je puisse dire, c'est qu'il faut que je me lance à l'eau.

Mais là haut, dans le ciel, il ne doit plus rester d'eau, avec tout ce qui est tombé depuis plus de 18h.

Pour ajouter au plaisir, il fait un vent à décorner les taureaux. Je ne crois pas si bien dire, en sortant du village,  je ne dirige vers Valtuille de Arriba,  une petite variante de 2 kms, pour éviter la route et évoluer parmi les vignes et les cerisiers.



Premier obstacle un chêne vient de tomber sur la route. Donc,  j'adopte une certaine prudence en évoluant parmi les arbres.


Je passe ce joli petit village de Valtuille de Arriba,  à flanc de colline,



et suit le chemin qui serpente dans les vignes pour accéder à Villafranca del Bierzo et faire une pause café après 2 petites heures de marche.



C'est surtout un bon prétexte pour se mettre à l'abri d'une nouvelle averse. Mais après 1/4 h, je n'ai pas le choix je dois repartir. Cette fois-ci encore je m'écarte de la route en suivant un chemin de montagne, certainement plus dur, mais sans doute, autrement sympathique.

Toujours forte tête, plutôt que de longer la route nationale,  je vais encore me rallonger en grimpant la Calle de Pradela qui s'élève immédiatement au dessus de la ville de Villafranca située à 500 m d'altitude.


Il s'agit d'un chemin muletier qui me mène sur la Sierra del Calderon à 929 m et qui m'offre après avoir attrapé une grosse suée, une vue sur Villafranca,  certes un peu gâchée par la pluie.



Et comme tout effort mérite récompense, je crois, sincèrement, que le Seigneur, a voulu faire un geste. Alors qu'il pleut sans discontinuer, je sors d'un sous bois de châtaigniers, avant de rentrer quelques dizaines de mètres plus loin dans une forêt de pins. Et là,  l'espace de deux minutes, la nature m'offre un superbe arc-en-ciel. J'en suis ému aux larmes. Pourquoi, quelque chose, me direz-vous de si banal, prend pour moi, une signification si forte.


Le sentier va monter jusqu'à 944 m et m'entraîner dans une châtaigneraie. Il fait un tel vent, que les bogues de châtaignes tombées au sol, font de jolies boules de soleil qui marquent le chemin jusqu'à Pradela,  point de départ de la descente qui me mèneront à Trabadelo,  dans la vallée.



Il ne me reste plus qu'à suivre la route, certes peu fréquentée qui me conduira à Ambasmestas, 6 kms plus loin pour prendre ma place à l'albergue Das Animas à 14h30.

Ambasmestas qui veut dire en Galicien "deux eaux" au confluent de deux Rios Valcarce et Balboa.

Rituel immuable,  mais qui a son importance : une bonne douche pour se réchauffer. Je mange pour me réconforter et j'étends tout mon linge, car demain,  il vaut mieux repartir sec.

Juste une petite visite à la chapelle du village.


Ce soir, je pense que je serais seul dans ma chambrée de 14, je vais pouvoir faire une nuit sans ronfleur, Je vous souhaite, à tous chers lecteurs, une bonne nuit, moi je vais dormir dans un silence parfait. Bžzzz.