jeudi 3 septembre 2015

03.09.2015 10 ème étape

Granon - Villafranca Montés de Oca - 32,5 kms - 7h30.



Heureux toi le pèlerin, si tu découvres qu'un pas en arrière pour aider une autre personne vaux plus que cent pas en avant sans regarder à ton côté. 
Très sympathique de dormir dans un si petit bourg. Hier soir il suffisait juste de traverser la rue pour aller dans le petit bar d'en face où tous les pèlerins se rencontrent pour notamment prendre une petite boisson chaude et se réapprovisionner.


Il est 4h30, l'orage gronde et la pluie chante sur les toits en tuile. J'ai une soudaine envie de faire la grasse matinée. Je resterais bien sous la couette pour profiter d'une grasse matinée mais je n'ai que mon "sac à viande ". Je me suis alors trouver deux dictons. Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin.  Fermeture de l'albergue à 8h, quel malheur !

Maintenant, réflexion que se font sans doute tous les matins, les filles devant le miroir : quelle tenue vais-je mettre. Pour moi j'ai deux options, soit je mets ma polair, car la température  a baissé,  soit je mets mon imper style "K Way" ( un petit M dans un rond - Marque déposée), sous ma bâche afin d'être plus étanche.

Un dernier regard par la fenêtre,  la pluie a cessé, j' opte pour la première solution et je referme la porte de l'auberge à 6h45.

Il faut savoir que si j' ai fait le mauvais choix, le changement de tenue sur le chemin sera délicat, car il n'y a pas d' abris bus sur le bord du chemin et le prochain village est à 10 kms. Autant dire que je pourrais être entièrement trempé.

Je marche sur le chemin bien gras et je sens quelque chose qui s'invite et s'accroche à mes godillots. C'est la boue qui colle aux semelles et me donnent l'impression d'avoir des chaussures de plomb.

Aussi, comme les enfants, je profite de la première flaque d'eau pour sauter dedans et de cette manière m'alléger.

4 kms plus loin, en arrivant à Redecilla del Camino, je suis obligé d'enlever ma polair, car je suis dans une étuve. Et de toutes façons il n'a toujours pas plu, mais par mesures de précautions je préfère garder ma bâche installée sur mon sac. Je fais donc le changement sur un banc près de la fontaine.

Je repars de plus belle en prenant deux barres de céréales pour me donner un peu de tonus.

2 h après mon départ je rentre dans le village de Victoria de Rioja. Nous abordons la Castille et l'architecture des maisons change. Elles sont à pans de bois comme en Normandie.




Ici, j'opte pour un détour de 3 kms pour éviter de longer la nationale et je traverse le petit bourg de Fresnena.


Mais je n'échappe pas malgré tout au fait qu'il faut la longer sur 5 kms pour rejoindre Belorado. J'y fais une pause café après 3h de marche.




Une fois réconforté,  je reprends la file migratoire des pèlerins vers ce lieu magique de Santiago, comme si le trajet était inscrit dans nos gènes, et que d'instinct nous le suivions sans y penser.

Une petite halte photos à Tosantos avec son splendide marronnier devant l' église et la Chapelle Nuestra Senora de la Pena accolée à la falaise surplombant le village.





Tout au long du trajet, la population est très chaleureuse,  mais pas seulement elle, pour franchir le dernier petit raidillon, même la végétation nous apporte son réconfort avec un sourire et des fleurs...



C'est peu après 14 h que je pose mon sac à dos à l'auberge municipale de Villafranca Montés de Oca.

Vous connaissez ensuite le rituel de l'après-midi.  Bien content d'être arrivé et au sec pour faire mon blog, car vers 16h30, un petit air de pays nous arrive: le crachin breton.