lundi 28 septembre 2015

28.09.2015. 34ème étape

Vilaserio - Cée - 42 kms 9h30.


Pas d'éclairage dans ce village de Vilaserio,  donc le départ est retardé à 7h30.
Mais j'assiste dès ma sortie à un spectacle magique. Le duel, sans doute perdu d'avance entre la pleine lune et le soleil. La première, fière, étincelle de sa lumière blanche, tandis que l'astre de feu, plus modeste se cache encore derrière les collines.


Ce spectacle d'une heure, va se dérouler sous mes yeux, sur 360 degrés (n'est-ce pas Marie ...). Devant moi, servant d'étoile du berger, la lune m'indique le chemin à suivre.

Derrière moi, le soleil, tapis derrière la colline, n'attend que son heure pour me chauffer les mollets.


Ça y est le combat est engagé et la lune commence à perdre de sa lumière.


Elle est blessée et met sans doute un pied à terre. Le soleil pendant ce temps envoye ses flèches de feu, mais reste prudemment caché derrière la colline.


La lune est touchée gravement, sa lumière s'affaiblit et elle tente de se blottir derrière la colline, peut-être pour aller se soigner là bas dans l'océan Atlantique et revenir en pleine forme demain.

Le soleil, voyant qu'il a remporté la partie, décide maintenant de quitter sa cachette.


Et il ne faut pas attendre longtemps, aussitôt après la disparition de la lune, je me retourne et dans les secondes suivantes, le soleil, comme un fier gaillard, se lève, passe au dessus des fourrés afin de briller de mille feux.

A peine le temps de prendre l'ultime photo. Voilà comment défile une heure de mon temps et comment j'avale ainsi 5 kms.

Mais je parle, je parle et j'oublie de vous dire que ce matin, terminés les sentiers, je vais suivre des petites routes vicinales où l'asphalte sera la règle. Mais pas de circulation, alors ne soyons pas trop exigeant. Les forêts d'eucalyptus font place aux cultures de maïs dont la récolte commence.

Je m'interroge sur la raison de l'ensilage de ce maïs,  ne voyant aucune bête à cornes. Mais en passant près des immenses fermes, je vois ces pauvres vaches en stabulation qui ne semblent pas connaître le goût de l'herbe fraîche.
D'ailleurs, il y a très peu d'herbages.

Le terrain est à nouveau très vallonné et je me dirige vers Hospital où j'espère faire une halte restauration après 27 kms.



Je dépasse le hameau de Lago,  quand tout à coup, je crois apercevoir la mer sur ma droite ? Je marche vite, mais tout de même. Je l'attends plutôt sur le côté gauche. Je prends mon GPS et je constate qu'il s'agit du grand lac artificiel de Encoro da Fervenza.


Qui dit vallons, dit changement dans les campagnes,  l'herbage reprend ses droits et les animaux font ce qu'ils devraient faire naturellement,  ils pâturent.

Les hameaux prennent un caractère plus celte, aussi les séchoirs à maïs sont maintenant entièrement en granit.



Je fais ma pause déjeuner à 12h45 à l'hospital. Là,  il y a un bar qui fait également albergue. Il ne faut pas le rater, car après plus rien d'ici 15 kms. Et avaler 27 kms, çà ne nourrit pas son homme, au contraire.

3/4h après avoir dégusté ma tortilla con Jamon, accompagnée comme il se doit d'un vinô tinto servi dans un grand verre à eau et apprécié mon café américano, je pars en direction de Cée distant de 15 kms.

Cette fois ci c'est la lande bretonne qui s'offre à moi, avec ses ajoncs et sa bruyère.



Au bout d'une heure j'arrive à N.D. des Neiges. Étrange ce nom, alors qu'il fait pas moins de 30 degrés. Heureusement elle pense à tout, et offre aux pèlerins déshydratés, à ses pieds, une agréable source d'eau très fraîche. Pour ne pas la rater,  un crucifix à été planté juste devant. Les crucifix sont toujours sculptés avec le Christ sur une face et Marie sur l'autre.




Une heure plus tard, c'est au tour de l'ermitage San Pedro de nous offrir sa source. Là, il fait encore plus chaud, alors je rempli mon chapeau d'eau fraîche avant de me le renverser sur la tête.

Après 38 kms, à l'arrivée de l'ultime sommet de la journée, tout à coup surprise, enfin la mer, la vraie, l'océan Atlantique. Quelle joie, ne reste plus que 4 kms à descendre et je suis au port de Cée.



Je rejoins, tout d'abord l'albergue Casa da Fonte, pour y prendre mon lit.

Après une bonne douche bien méritée et très appréciée,  je ne peux m'empêcher d'aller faire un tour sur le port et prendre un café américano, avec tapas offerts pour seulement 1,20 euro.






Çà y est, je sens l'air marin, je remplis mes poumons, à les faire éclater, de l'odeur des varechs.
Je dirais bien : la mer vomit l'embrun (bien fait fallait pas en prendre), mais elle est d'huile.

Je vais rentrer à l'albergue pour y manger, un repas collectif, et après finir mon blog.