mercredi 9 septembre 2015

09.09.2015. 16ème étape

Carrion de Los Condes - Sahagun - 42 kms - 9 h.



Magnifique voûte céleste en sortant de l'albergue. La nuit est noire, la lune marque le ciel de son fin liseret blanc. Eh oui, la saison avance, et quasiment sans lune, je devine à peine les bords de la route marquée de ses bandes blanches. Mais la file des pèlerins, équipés de leur lampe de poche, errants dans la nuit, forme une longue traînée d'étoiles filantes se dirigeant vers Santiago.

Après 6 kms, je quitte cette route pour m'engager sur la Via Trajana qui reliait Bordeaux à Astorga aussi appelée via Aquitana.


Nous avons quitté la Meseta pour pénétrer dans la Tierra De Campos.
Peu de changement, le terrain est encore plus plat, les lignes droites plus droites. La monotonie va donc être la règle sur ce chemin.
Pas l'ombre (tiens encore...) d'une queue de lapin à l'horizon, et ce depuis le début du voyage.



Alors, comme pour les enfants, quand il faut les occuper, pour ne pas entendre quand est-ce qu'on arrive, j'ai envie de poser un problème de mathématiques,  pas mal pour la rentrée scolaire. Le voici, lisez bien l'énoncé et répondez correctement,  sinon mamie Jocelyne ne va pas être contente.

Sachant qu'un pèlerin (moi en l'occurrence) est parti (à pied bien sûr) de l'albergue et double un autre pèlerin à 8h59 (ayant logé à la même albergue). Sachant que ce pèlerin (pèlerine en fait, une fois doublée, on voit mieux à qui on a à faire) a été dépassée au km 16 et sachant que je suis parti à 6h 50 précise.
Voici la question: Quelle a été l'heure de départ de la pèlerine.

Petit indice supplémentaire: la pèlerine utilisait ses deux bâtons,  quant à moi, ils étaient pliés sur mon sac à dos.
Je vous laisse un quart d'heure pour y réfléchir, le temps pour moi d'arriver au village de Calzadilla de la Cueza pour y faire une pause rafraîchissement et me mettre en tenue d'été, car ça y est la température devient clémente.

Voilà comment j'occupe mon temps en marchant.

Bon, le temps est écoulé,  je vous donne la réponse pour que vous puissiez vérifier. Tout le monde a trouvé je suppose.
Réponse: elle est partie bien avant moi.

Je poursuis mon chemin et souhaite relier Terradillos de Los Templarios, pour y faire mon ravitaillement et trouver quelque crème magique pour les bobos dans une pharmacie, comme indiqué sur ma carte.



Hélas, le bourg semble être quasiment abandonné,  mais par miracle, oui miracle sur ce chemin, un camion ambulant de produits verduras (fruits et légumes) s'arrête juste devant moi et repart. J' ai le temps de lui acheter, bananes et pêches des vignes que je vais manger avec mon raisin sec bien à l'ombre de l'église du village.

Je me demandais pourquoi il y avait tant de cafés dans les villages. Eh bien quand vous lisez la carte topographique et à haute voix, allez-y, donnez les noms des villages: Terradillos de Los Templarios,  San Nicolas del Réal Camino, Bercianos del Réal Camino, vous vous rendez compte que ça donne soif !! Essayez avec les noms de chez nous: Vitré, Laval, Nantes, vous n'êtes même pas essoufflé.

Assez rigolé, je vais repartir, vers ma destination de ce soir Sahagun après ma pause d'une bonne heure. Il me reste environ 13 kms.

Le chemin emprunte un petit pont moyenâgeux,  juste devant l'ermitage de la Virgen del Puente, qui enjambe le Rio Valderaduey.

Est-ce pour me faire mentir, mais juste devant moi le panache blanc d'une queue de lapin détale (comme un lapin) et disparaît à l'horizon.  Je termine à l'albergue de Cluny à l'entrée de Sahagun.







Mais je ne vais pas me coucher sans aller faire le tour de la ville et de ses principaux monuments.

L'arc de San Benito du XVIIIème siècle,
L'église San Tirso et le sanctuaire de la Peregrina du XIIIème siècle.
Enfin le pont de Canton qui franchit le Rio Ces.